les BTS GF en tournée dans le Loiret
En janvier 2020, les étudiants de 2ème année du BTS Gestion Forestière de Meymac sont parti en Région Val-de-Loire. Un voyage d’étude notamment marqué par la thématique du dépérissement du chêne pédonculé et les conduites à tenir dans l’avenir.
Le lundi 27 janvier 2020, les étudiants du BTS Gestion Forestière se déplacent sur la Région Val-de-Loire. Ils sont attendus à Levet (18) au sud de Bourges, sur une propriété forestière privée de 640 hectares où ils sont accueillis par Pierre BARON, gestionnaire forestier professionnel et accessoirement entrepreneur de travaux forestiers (ETF). Sur place, est présenté le massif forestier à dominance chêne. Le dépérissement du chêne pédonculé est visible ici, sur ce coin de champagne Bérichonne. Des indicateurs de richesse de sols sont donnés ainsi que l’intérêt de faire évoluer les modes de sylviculture de ces peuplements qui ont trop souvent subi le traitement du taillis sous futaie (où l’on enlevait régulièrement le taillis en laissant quelques réserves en chêne, à chaque coupe de bois). Aussi, des alternatives existent et doivent interpeller les forestiers de demain : comment irrégulariser un peuplement (en évitant ainsi les coupes rases) et permettre la présence de plusieurs classes de diamètres et de revenus financiers étalés dans le temps. Aussi, des indicateurs de surface terrière inférieurs à 15m2 / hectares sont encourageant pour convertir ces peuplements.
Les étudiants se déplacent dans cette forêt et de nombreux arrêts leurs permettent de prendre conscience de l’intérêt et des enjeux des réflexions à mener sur ces problématiques de sylviculture.

Le mardi 28 janvier matin, les étudiants sont accueillis à la scierie GAUDELAS à Chaillé (41) près de Blois. Le Directeur du site Romain GAUDELAS (spécialité chêne) présente cette entreprise familiale centenaire. Du parc à bois à l’écorçage des grumes, puis aux sciages et à la réalisation des plots, les étudiants découvrent les opérations de valorisation du chêne, la nécessaire qualité à fournir aux clients et la réponse par les séchoirs de bois présentant un taux d’humidité inférieur à 18% pour évoluer positivement dans la fabrication d’éléments de maisons.
Les prix d’achat, les coûts de sciage ainsi que la fidélisation de la clientèle sont des éléments forts que le Directeur rappelle aux étudiants pour la pérennité et la survie des entreprises. Enfin, la visite se finit par le négoce de bois monté par la scierie afin de satisfaire des demandes particulières des clients en d’autres produits et essences que le chêne.


Le mardi 28 janvier après-midi, les étudiants se rendent dans le cher (18) en limite du Loiret où ils sont attendus par David HOUMEAU, technicien CRPF du département, accompagné du propriétaire du massif de 32 hectares de bois et de terres agricoles. Sur place, des calculs de surface terrière sont effectués par les étudiants afin d’établir, par groupes, des propositions de sylviculture au propriétaire, liées à la répartition des classes de diamètre présents et de revenus financiers possibles à attendre. Ils se sont ainsi confrontés à la difficulté de calculer des éléments chiffrés à fournir à un propriétaire ou un gestionnaire et de devoir les justifier sur des choix à réaliser. De nombreuses discussions ont eu lieu sur les essences à mettre en place en cas d’évolution du climat, de la nécessité de faire avec les peuplements existants et de pouvoir dans la meure du possible, les faire évoluer si l’essence est « en station ».

Le mercredi 29 janvier 2020, à 9h, en forêt domaniale d’Orléans (45), le groupe d’étudiants à rendez-vous au belvédère des Caillettes, près de Combreux où ils sont attendus par Yves BAUGIN, responsable de l’Unité Territoriale (RUT). Une présentation de la plus grande forêt domaniale de France, propriété privée de l’Etat est réalisée (35 000 hectares) avec son histoire, ses essences, sa sylviculture (traitement en futaie régulière sur 180 à 200 ans).

Des précisions sont apportées sur les autres fonctions sociétales de la forêt au travers des protections apportées à des espèces animales protégées ainsi que l’accueil du public en forêt. Le dépérissement du chêne pédonculé et les sècheresses 2018 et 2019 qui ont affaibli les pins sylvestres inquiètent les forestiers de l’Office National des Forêts qui voient des difficultés à faire pousser et maintenir des arbres dans une région où il ne pleut qu’en moyenne 650 mm d’eau par an. Certaines zones se révèlent même peu productives et se trouvent en impasse sylvicole. Mais le responsable clôture cette visite en montrant que la forêt existe depuis longtemps, qu’elle a des capacités à s’adapter et permet d’imaginer des suites à venir positives.
Philippe Ayffre, enseignant économie